Thomas Crucifix de Nandrin et Olivier Collette de Neupré cartonnent avec Bandi, une table et un banc design100% made in Belgium. En deux ans, ils en ont déjà fabriqué et vendu une centaine. La sucess-story ne fait que commencer.
Il est ingénieur commercial. Lui est architecte de formation. Ils sont cousins et complémentaires. C’est pour ça que Thomas Crucifix, 42 ans, de Villers-le-Temple, et Olivier Collette, 44 ans, de Plainevaux, ont décidé de se lancer un pari un peu fou: fabriquer du mobilier design made in Belgium, en grande série, et à un prix raisonnable. Leur marque Bandi est née il y a seulement deux ans mais elle fait déjà pas mal parler d’elle. «C’est en cherchant un banc design pour ma salle à manger, sans rien trouver, que j’ai décidé d’en dessiner un moi-même et de le faire fabriquer par un atelier de ferronnerie local, explique Thomas. J’en ai commandé un deuxième. L’idée a germé d’en fabriquer en série.» Via la société WADD, ils ont donc imaginé cette table et ces deux bancs aux lignes épurées, en aluminium, qui se dépose aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans une philosophie éthique, durable et locale. «C’est primordial pour nous que ce soit ça, notre fil conducteur.» Pour fabriquer leur mobilier, ils se sont en effet entourés du savoir-faire de la région: le pré-usinage à Romsée, la soudure à Seraing, la peinture à Ouffet et le stockage à Awans. «C’est de l’artisanat industriel et on en est fier.» Et, ils en sont les premiers surpris, le succès est fulgurant. En 2017, près de 50 tables ont été commandées. Pour 2018, ils espèrent atteindre les 100 unités. «Et on n’a même pas encore poussé notre nez en Flandre ou à l’étranger.»
Points de vue, pas points de vente
La spécificité de «Bandi», c’est aussi son circuit de distribution qui justement… n’existe pas! «On veut vraiment casser les schémas habituels en passant par le circuit-court, sans intermédiaire, ce qui nous permet de pouvoir produire localement tout en restant compétitifs au niveau des prix. Par la vente directe, on peut éviter une marge supplémentaire de 30 à 40% réclamée par la distribution classique en magasin.» La société WADD privilégie donc les «points de vue» et non les «points de vente.» «On a actuellement huit lieux de dépôt en Wallonie, dans des boutiques, des lieux publics, des entreprises où il est possible de venir voir, toucher, notre mobilier.» Tout le reste de la com’se fait par le bouche-à-oreille et via Facebook. Une communication un poil décalée. C’est ça aussi la personnalité de la marque. «On aime bien s’amuser, être décalé, créatif.» Les deux cousins glissent régulièrement des touches d’humour lors de leur shooting photo. Dernièrement, ils ont débarqué à l’improviste devant les Guillemins à Liège pour un barbecue improvisé avec leur table et bancs.www.bandidesign
Design épuré, mobilé inusable
C’est le design épuré qui fait toute la force du produit. « On a réduit au maximum les pliages et les soudures. C’est une pièce monolithique, sans aucun boulon dans l’esprit less is more.» La table et les bancs peuvent se vendre séparément et le colori est personnalisable à l’infini. «On dispose d’une palette de couleurs classiques mais on peut nous demander n’importe quel RAL. Le Bandi peut donc être assorti à son intérieur, ses chassis…» Les deux cousins ont aussi planché sur un mobilier qui tient dans le temps. «L’aluminium est inusable, hyper-résistant et ne demande aucun entretien. C’est increvable!» Même si le but est de miser sur cette pièce-phare, des développements sont déjà envisagés, comme des tables basses. «On doit aussi adapter certains détails pour pouvoir se lancer dans l’exportation», explique Thomas et Olivier. Aucun doute, on va entendre encore parler d’eux…
En cinq étapes
Étape 1: 100% alu
«Bandi» est 100% en aluminium, matériau solide, inusable qui ne demande pas d’entretien et qui peut se poser aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est aussi un matériau très tendance…
Étape 2: pré-usinage
Le pré-usinage est réalisé par RG Georis à Romsée. Les tôles d’aluminium arrivent sur place en kit. Les pieds du banc et de la table sont pliés et défoncés pour obtenir des courbes à angle droit.
Étape 3: soudure
Les éléments sont envoyés chez Prosoudure à Seraing qui les soude ensemble. Un travail de grande précision puisqu’il faut préserver l’aspect monobloc et assurer une ligne épurée parfaite.
Étape 4: poudrage
Chez Walhin Cutting & Coating à Ouffet, le mobilier est poudré et peint. C’est le client qui détermine la couleur de son «Bandi». La matière subit un microsablage. Puis une couche d’époxy est appliquée avec un passage au four à 200°C. La couche de finition est appliquée avant un nouveau passage au four. Cette technique assure une résistance optimale, contre griffes et intempéries notamment.
Étape 5: trois longueurs
Le banc et la table sont proposés en trois longueurs (2,1m, 2,5m et 3m). Le duo étudie la possibilité de fabriquer le «Bandi» en version démontable, Le prix d’une table démarre à 2 400€.